Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article CILLIBA

CILLIBA, CILLIBANTIUM (Kta),l6aç). Le mot grec signifie un tréteau servant de support, et l'on voit par un vers d'Aristophane et par les commentateurs que l'on appelait notamment ainsi l'espè ce de chevalet sur leque les militaires déposaient leurs boucliers'. Les noms latins qui en sont dérivés ont été appliqués à des tables ainsi montées, servant pour les repas; elles furent d'abord carrées, puis rondes, quand les tables carrées ne furent plus en usage' [MENSA]. E. SAGLIO. CINAEDUS (K(vatSo6), danseur, baladin. Ce nom, d'origine grecque, après avoir été commun à tous ceux, danseurs, pantomimes, bouffons, qui faisaient métier de se montrer à la foule [AGVRTAE], ou dans des réunions privées, prit de bonne heure, à Rome, et presque aussitôt qu'il y eut été introduit, un sens défavorable. Les Romains, attachés aux vieilles moeurs, ne pouvaient voir de bon oeil l'envahissement des plaisirs de la Grèce et encore moins des danses exécutées par les xivatiot, qui passaient dans ce pays même pour les plus efféminées'. Cependant l'entraînement pour ces plaisirs fut si grand que, dès l'avant-dernier siècle de la République, on vit des jeunes gens et des jeunes filles de nobles familles romaines apprendre à danser avec ces hommes que l'on affectait de mépriser2. Ils furent introduits dans les fêtes et les repas pour y donner des divertissements; ils firent même partie de la domesticité de quelques riches maisons'. Leurs danses paraissent avoir été des pas et des ballets mimiques d'un caractère plus ou moins lascif'. Les mauvaises moeurs de ceux qui s'y livraient firent de leur nom un terme injurieux appliqué aux hommes qui se souillaient des plus honteuses débauches'. E. SAGLIO.