Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

CISIUM '

CISIUM '. Voiture légère, à deux roues, dont on se servait pour des courses rapides. C'était une sorte de cabriolet, ou de calessino, comme ceux qui sont encore en usage dans l'Italie méridionale Il pouvait contenir au plus deux personnes assises sur la caisse (capsa), l'une à côté de l'autre. On y attelait tantôt une seule bête de trait, mulet ou cheval, comme on le voit sur un sarcophage de Pesaro tantôt deux. La figure 4510 représente un cisium que l'on voit sur un bas-relief du monument des Secundini, à. Igel, près de Trèves `. I1. Il est assez haut sur roues et attelé de deux mulets. On choisissait de préférence le cisium à cause de sa légèreté, lorsqu'on voulait faire en peu de temps un long trajet. On trouve dans les auteurs les expressions : cisio pervolare impetus cisi volan lis a. Quelquefois deux conducteurs se joignant sur la même route voulaient lutter II[ Il de vitesse, et il arrivait des accidents ; aussi avait-on pris des mesures pour les forcer à modérer leur allure 7; quiconque a vu les cochers de Naples comprendra combien cette intervention de l'autorité était nécessaire. Il y avait le long des routes des relais où l'on trouvait des çisia de rechange ; un messager dont parle Cicéron put, en passant de cabriolet en cabriolet, parcourir en dix heures de nuit les cinquante-six milles (plus de quatre-vingt-deux kilomètres) qui séparent Rome d'Ameriae. Les courriers des grandes maisons et des personnages politiques se faisaient souvent transporter dans des véhicules de ce genre 9. Le mot cisiarius désigne sans doute également les fabricants, loueurs et conducteurs de cisia 10; on trouve aussi dans une inscription cisianus11. Les uns etles autres avaient d'ordinaire leur quartier (cisiariurn)' aux portes des villes, afin que les voyageurs pressés n'eussent à subir aucun retard dans les relais. APompéi ils habitaient près de la porte Stabienne" ; à Calés, près de la porte Steliatina1". Les cisarii de Préneste étaient d'anciens esclaves, qui formaient un collège ayant ses magistri et ses ministrit'. G. LAFAYE.