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CLAVA. `Po'lc«)au, xopûu,~. Massue, gourdin, lourd bâton servant d'arme au besoin. Nous en avons le modèle dans les figures antiques d'Hercule armé de la massue, son attribut ordinaire [HERCULES], et nous sommes assurés que c'est précisément une massue de cette forme que désigne le mot 67r),ov, par l'emploi que les auteurs ont fait de ses dérivés pour définir toutes choses qui s'allongent en grossissant graduellement d'une extrémité à l'autre'.
L'arme primitive mise dans les mains d'Hercule ou de Thésée, des centaures et d'autres combattants des premiers âges, n'est autre chose que le bâton rustique des pâtres «fig. 1577), qui s'en servaient pour se défendre avec leurs troupeaux', et des chasseurs, que l'on voit dans divers monuments attaquer sans autre secours les bêtes sauvages 4 [vENATIO]. C'est aussi celui qu'adoptèrent par la suite certains philosophes
De bonne heure, dans certains récits', la massue d'Hercule devient un ouvrage
de Vulcain ou de Dédale, qui l'ont perfectionné en ajoutant au bois une tête de métal, et en faisant ainsi une arme semblable à celle dont se servaient en divers pays des troupes régulières'. En Grèce, la massue ne fit pas partie ordinairement de l'armement du soldats; cependant on ne peut douter qu'on en fit usage au moins exceptionnellement. C'est un
guerrier grec, à en juger par 7-7
ses autres armes, que l'on voit (fig. 1578) tenant une
massue à long manche, dans une peinture de vase du musée de Chiusi C'est le dieu Mars lui-même, à ce qu'il semble, qui est ainsi
figuré dans une pein
ture murale f0, d'un
temps très postérieur,
où sont représentées
des femmes brûlant
de l'encens devant une
idole. La massue pla
cée dans sa main
droite est hérissée de piquants (fig. 1579).
Pour les Romains, comme pour les Grecs,
la massue était une
arme de Barbare,
abandonnée aux étrangers qui servaient à titre d'auxiliaires dans leurs armées. Ainsi (fig. 1580), dans les bas
r~ L_.?
Clous de charpente,
1238 CLA
t :Cf s de a colonne Tri nelt, des Germains demi-nias
brandissent de mordes massues ;`';-ans fer.
mentionnée Ix
comme servant à des soldats romains, n'est, autre chose qu'un bacon employé pour des exercices d'esdnrne.
On conserve cependant dans les collections des massues en bronza ,'u enfer, hérissées
es de guerre.
de pointes ou , ostlds, et e forme annulaire ou pourvues d'une oa 'ert _ circulaire qui permettait de les emmancher. Beaucoup e ces objets ont été trouvés dans le nord, mais quelquefois mêlés à des objets purement romains; et on en a deeol.vert aussi qui sont plus ou moins sein
'es en Grèce à Pompéi et dans diverses parties de l'Italie 14. Ceux que l'on voit ici appartiennent, le premier (fig, 1581) t : musée de Salzbourg, les deux autres (lig. {58`1
t t 583) au musée d'a.' rI{; te Paris,". E Sst.l.;o.
OL!i ?s-RliUM'i'ooea :IA),
tï ihstsvls S.,'n.. 1 ceau, resseio bt nt à irise clef 'i.';,5U, tiC' ).
tILt vus, ' i1Aa; s,-,;. t lt i, cheville, rivet, -De très
heure on a su fabriquer des clous de toutes formes t .ta toutes grandeurs. C'est à l'aide de rivets de once C t ", 11011 as orti:filait, avant l'invention de la soudure, les feuilles de métal battu dont étaient faits les enviai. :es de la chaudronnerie et de orfèvrerie primitives,
de ces rivets, risibles à I' = eur, servaient de
(j'est comme crneme, , ea effet, qu'ils sont
mentionnés chez Homère. On en a donné ailleurs des exemples LAFLATURA, p. 779 BuL ti). On clouait aussi des plaques sur une âme de bois afin de parer les grossières idoles qui ont précédé les oeuvres de la statuaire (p. 787), et les parois des édifices étaient couvertes parfois entièrement de plaques semblables (p. 786). On a retrouvé et l'on possède encore quelques-uns des clous do bronze qui fixaient le revêtement intérieur de la construction connue sous le nom de Trésor de Mycènes 2.
Si des clous étaient ainsi employés dès l'âge le plus ancien par les industries du métal, à plus forte raison durent-ils l'être de très bonne heure pour les travaux de charpente et de menuiserie, qui ne s'en passent que difficilement; de même pour la construction des navires, ou l'on fit successivement usage de clous et de chevilles de bois, de enivre et de fer 3
Beaucoup de clous antiques de fer et de bronze existent encore dans les collections. Nous en donnerons des exemples qui montrent les ressources d'une fabrication suffisant à tous les besoins.
D'abord des fiches de charpente destinées à être enfoncées dans des poutres ou des ais de
(fig. 1584), qui provient des fouilles faites sur l'emplacement de l'antique Dodone', est en bronze, à tête ronde et plate et mesure 01,170 de long; la seconde (fig. 1585) est en fer et dépasse fun peu la première en longueur; la tête au lieu d'être ronde est découpée
elle appartient au nausée de Zurich ', ti en existe de
beaucoup plus fortes : une fiche de fer trouvée avec d'autres débris romains à Luxeuil mesure 0,45 de long et la tête a 0,075 de diamètre. C'en est une semblable qu'enfonce un soldat représenté dans les bas-reliefs de la colonne Trajane6, occupé à construire une palissade (fig. 1586). A côté de ces clous de grandes dimensions on pourrait en placer de tailles graduées jusqu'aux plus petits. Celui qu'on voit (fig 1587), est en fer et ressemble à nos pointes de Paris 9, Les figures 1588 et 1589 re
+radane et ses ruines, pi. ei 24; Fertvrzingter, üronsefuade
ce t a;eiec_ restes de meubles à clous d'e,oent ont Olé trouves dans les
244'540 et selle; Apoti, FIh, v.,615, Aillent, Y, 204 1 . "g. e,, B'„mner t
',cira. 1679, II, p. 230 et 307) fait remarquer que i6µ,os e été employé premièrement dans le sens de cheville ou mortaise de bois et n'est devenu que plus tard synonyme de t' e, et de claves. Dans les comptes de M. marine athénienne clous (4;9,e,), des pointes (à.-al) et une cheville ou fiche (Y5µ7,,), le tout en fer; le vaisseau d'Hiéron était chevillé en cuivre, Athen. V, p. 207 b; cf. Poil., I, 84; Lu13. -6 Petron., Sat., 75. On trouve aussi dans une inscription claeus materinrius,
Dodone et ses ruines, pi. ;,u, H. 7 Voy, Blümner, t. II, p. 23?, ou l'on trouve d'antres exemples de même provenance. Voy. aussi Grivaud de la Vines':?e, Arts et .étiers des axe. pl„ on. -e Frühner, Col. 2'raj.; pl. xi., ; Bartoli, pi. sen.-9 Gd-rand de la Vinr_elle, op. , pi. ex et rit.
T
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présentent des clous en bronze, fondus, trouvés dans un tombeau étrusque à Cervetri 70.
Le nom de clous à tète (clavi capitati)11 était probablement réservé à ceux dont la tête devait rester saillante après qu'on les avait enfoncés. Les formes des têtes sont très variées : il y en a de pointues, de coniques, de globuleuses, refendues et à facettes, forgées à plusieurs pans ou en tète de diamant, ou ayant l'aspect d'un gland, des pétales ou du pistil d'une fleur12, etc. On aretrouvé en grand nombre, dans les fouilles de Dodone et dans celles d'Olympie t3, des clous de bronze à tête unie en forme de calotte un peu aplatie (fig. 1592), et d'autres allongés en pointe (fig. 1593). D'autres clous sont ornés d'un mascaron avec une face humaine
une figure d'animal, un feuillage, etc. Les grands clous
de bronze ciselé qui garnissent les portes du Panthéon à Rome (on en voit deux, fig. 1594)", offrent de beaux modèles de la richesse qu'on mettait dans des ouvrages de ce genre, quand ils devaient contribuer à l'ornement d'une porte, comme ceux-ci, ou de la paroi d'un édifice ou d'un meuble [13nLLA]. Le gros clou de fer à tête de champignon reproduit (fig. 1595) 1b e probablement servi à assujettir la ferrure d'une porte; il est sans ornements. Quelquefois la capsule hémisphérique dontest formée la tète de clous semblables était dou
blée extérieurement d'une seconde capsule en cuivre : nous rappellerons les clous qui décoraient jadis la grande porte
de l'église abbatiale de Vézelay 1''; ils avaient été fabriqués d'après une tradition antique plus tard abandonnée.
On a pu remarquer que les clous des portes du Panthéon ont à leur tige une ouverture allongée. On rencontre fréquemment (fig. 1596, 4597) 13 des clous de toutes formes ainsi percés d'un trou où l'on pouvait passer uneclavette,ce qui leur donnait de la solidité. Ce moyen était employé là où nous faisons usage de boulons ou d'écrous taraudés. Ces clous n'ont pas de pointe et quelquefois même ils se terminent par un bou
ton orné, destiné à rester visible, comme dans un des exemples ici reproduits.
Les anciens n'ont pas ignoré unmoyenemployédepuis pourempêcherla tête du clou d'érailler le bois, comme il arrive quand il y est directement enfoncé. Ce moyen consiste à interposer une plaque mince de métal battu, quelquefoisprésentant du côté du bois une légère concavité, de manière à faire ressort, de telle façon qu'en frappant sur latétedu clou,onia jointexactement au bois et on fait pénétrerles extrémités dela plaque dans les fibres, sans laisser d'aspérité à la surface. On a retrouvé quelques clous accom
pagnés de plaques semblables (fig. 1609, 1601); il est probable que l'on en rems-fluait trait beaucoup d'autres„ si l'ony prêtait attention, parmi des débris antiques dont l'usage se laisse aujourd'hui difficilement deviner.
Quand on examine ces diverses sortes de clous, on s'aperçoit que les moyens employés pour les fabriquer différaient peu de ceux qui sont encore en usage. 11 y a des clous de bronze qui sont simplement le produit de la fonte; la tête a été quelquefois fondue séparément, puis
soudée à la tige. D'autres F'ge
clous, de bronze ou de fer Y0, ont été forgés comme les
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nôtres, c'est-à-dire qu'on a étiré la verge de métal au sortir du feu et qu'on l'a redressée et parée sous le marteau ; puis la tête a été rabattue par des coups frappés verticalement, si cette tête est plate, inclinés en différents sens, si elle est ronde ou à plusieurs pans, et quelquefois travaillée à l'étampe. On ne peut guère douter, quand on y regarde de près, que les a.nciensne se soient aidés de quelque instrument analogue à la cloutière sur laquelle les cloutiers rabatent la tête du clou, car on ne voit le plus souvent aucune trace de soudure à l'endroit où la tige s'élargit pour former la tête, et l'on y remarque fréquemment au contraire un excédant de métal aplati et resserré sous les coups à l'endroit où il a été forcé de s'étendre par la résistance de la surface dure sur laquelle il a nécessairement été forgé.
II est plus singulier de trouver des clous de fer donna fiche est régulièrement et parfaitement évidée, ce qui rappelle certaines monnaies romaines de cuivre, du haut empire, à âme deferfappée sur un flan adroitement plaqué de bronze. On en areucontré de pareils dans la province de Liège11 qui sont conservés au musée de Bruxelles; en France à St-Priest-laFougère, dans l'arrondissement de Nontron Dordogne).
Des clous à crochet ont été retrouvés en grand nombre2°. A côté de crochets communs (fig. 1602, 1603), on voit
ici (fig. 604,1 605) des crochets en forme de doits plié ; on en connaît plusieurs de ce genre 23. La figure 1606
montre réunis des crampons qui servaient à fixer les lettres de bronze des inscriptions monumentales L6. On rencontre aussi des clous à piton et des clous d'attache, de formes et de dimensions diverses (fig. 1607-1611)25; dont la tige repliée forme une anse semblable à l'ou
verture du piton, et dent les deux bouts se réunissent en une seule pointe droite (fig. 1611)28, ou bien se séparent à leurs extrémités et se rivent (fig. 1612) '.
On rencontre assez fréquemment 28 des clous dont la tête se divise en deux branches égales, affectant la forme d'un T (fig. 1612). En plusieurs endroits où de pareils clous ont été retrouvés en place, on a constaté qu'ils
servaient à attacher à un mur de grandes briques et à
les retenir dans une position verticale. De cette sorte devaient être les clavi mascara' dont parle Vitruve 229, à propos de cloisons dans la construction desquelles il veut qu'on emploie des roseaux fixés à l'aide de ces clous. On ne peut penser pour cet usage à des clous terminés par un bouton orné, encore moins, comme l'a proposé un
des interprètes de Vitruve 30, à des clous dont la tète aurait présenté la figure d'une mouche; leur nom s'expliquerait mieux, comme le dit Caylus 31, « par la ressemblance que leur tête avait avec des mouches quand on n'y faisait pas une grande attention et qu'on voyait ces clous posés indifféremment sur une cloison ».
Voici enfin (fig. 1613) un clou à vis, en bronze, dont la spirale paraît avoir été taillée à la lime. II
provient du camp de Dalheim, où l'on a trouvé
de nombreux restes de l'occupation romaine 32.
II. Planter un clou (clav'utn /igere, (yo!zLvèv)
était un acte auquel une croyance générale
dans l'antiquité attachait une idée de préser
vation, en même temps qu'on y voyait le sym
bole de ce qui était désormais nécessaire et iri613. révocablement fixé. Le clou était un attribut
des divinités du destin. C'est ainsi qu'Horace 33le met dans la main de la Nécessité, qu'il représente comme la compagne de la Fortune; que sur un beau miroir étrusque3" on voit la Parque, Atropos (Athrpa), tenant d'une main un marteau et de l'autre le clou qui va marquer l'heure inévitable où Méléagre doit mourir, et que, dans un certain nombre de monuments3a, pour exprimer de même un
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événement accompli et désormais immuable, la Victoire est figurée debout devant un trophée dans la même attitude (fig. 1614 et 1615).
Cette pensée se retrouve dans le langage courant, non seulement chez les Romains, mais avant euxchez les Grecs: des locutions proverbiales a6 témoignent que cette superstition était très ancienne ettrèspopulaire.LesRomains l'avaient sans doute reçue des Étrusques. A Vulsinii37, dans le temple deNortia, déesse qui était pour ces derniers, à ce qu'il semble, ce que fut pour les premiers la Fortune dePréneste ou d'Autiu ru on enfonçait un clou chaque année, et les clous mis ainsi à la suite l'un de l'autre servaient à supputer les années écoulées. La cou
turne en fut portée àRome, probablement par les Tarquins, lorsqu'ils fondèrent le temple du Capitole. Un clou (claves annalis)" était fiché dans le mur qui séparait la cella où était la statue de Jupiter de la cella consacrée àMinerve. Cette cérémonie avait lieu aux ides de septembre, c'est-à-dire à l'époque qui marquait probablement la fin d'une année et le commencement del'autrechez lesÉtrusques40; c'étaitaussi l'anniversaire de la dédicace du temple ; ce fut encore, après l'établissement de la république, le jour où les consuls devaient entrer en fonction. On compta dès lors les années d'après cette sorte de registre, de la même manière que les rois avaient compté celles de leur règne d1. L'antique loi voulait que la cérémonie fût accomplie par la main du magistratqui avait la plus haute autorité à Rome 52. Aussi voit-on qu'un dictateur fut chargé de ce soin àpartir de l'an 253 de Rome 43.
II.
bourse conformer à la règle du droit sacré, il eût été nécessaire qu'un dictateur fût nommé chaque année à cette nantie époque; mais à n'en juger que par les faits à propos desquels les historiens ont parlé de cette cérémonie, on se contenta de désigner un dictateur pour l'accomplissement du rite (clan( figendi causa) dans des circonstances graves, à la suite de calamités publiques. La première fois ç'avait été à l'occasion d'une peste. En 261 de Rome, l'année de la sécession, ce fut pour mettre fin à l'agitation de la république 4). En 391, une nouvelle peste désolait Rome et avait déjà duré toute une année, lorsque, après avoir épuisé tous les moyens de conjurer le fléau, qu'on se rappela la cérémonie du clou à laquelle on avait eu jadis recours d5. En 423, de nombreux empoisonnements jetèrent clans Rome un trouble profond: ces crimes parurent le signe d'une maladie générale des esprits qu'on ne pouvait guérir que par le remède jadis employé dans les dernières extrémités b0 On trouve encore la cérémonie du clou mentionnée dans quelques autres circonstances 67.
Dans toutes celles où elle est rappelée par les historiens, cette cérémonie (piaculum) a un caractère d'expiation pour le passé qu'elle clôt, et de préservation pour l'avenir dont elle marque le début. Qu'elle s'applique au changement d'année, à la fondation d'un nouveau temple, à l'entrée des magistrats en fonction, c'est toujours sous une forme plus solennelle, la même idée répandue dans le monde ancien et que l'on retrouve dans des superstitions vulgaires, par exemple dans la recette contre le haut mal enregistrée par Pline46: «Un remède efficace pour l'arrêter, dit-ii, est de planter un clou de fer à la place où la tête du malade a frappé lorsqu'il est tombé pour la première fois. s On rencontre des recettes semblables chez d'autres auteurs contre les malaFig. 2616. Clous magiques. dies " et les enchantements ".
C'est encore la même croyance qui a fait placer dans les tombeaux ces clous que l'on y a si fréquemment trouvés : quelquefois ils sont chargés de figures bizarres (fig. 1616) ou d'inscriptions contenant des formules qui devaient ajouter encore à leur vertu 51. Même lorsqu'ils en sont
156
dépourvus. al suffit d'en ronsid "l'ornement, et la
conseavatl 617 et 615), pour s'apercevoir qu'ils ne furets. (d l,,, v~.l,ines â être employés comme des
clous ordinaires,
mais plut( t s»'ils de
aienÉdbfe 1dl
tre lente atteint les restes euferrnes ans le tt,naiieau. tin en a reneentré dans beaucoup de tombeaux même de l'époque chrétienne53. A Vercelli, on a découvert une urne cinéraire entièrement entourée fie clous dans l'intention manifeste de la proté