Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article CLAVUSGUBERNACULI

CL CVUS CUBERNt$CUI I. Barre du gouvernail d'un C[,AVES L T S, A R2T:,Tt' S l . -Le substantif eiaeus , proche parent de Fig. 1617, clava, ne désignait pas seulement un clou, une cher die, Il Cxpiiu,alt à l'olé,;ne 1e d'un éclat de bois, d'un breton, d'un barreau (comparez, en grec, nà ,, , x;uLo ). C'est dans ce sers qu'il s'applignait à ;tette partie d'''in gouvernail qee nous appelons nous mêmes la barre, Il arriva ainsi à être employé fïgui'éinert, pour designer des raies d'une certaine larg,i;r, de ér:tabies havres, tissées dams inc eetotde'. Les Latins empruntaient ro,a_vrs la travail du huis les noms par lesquels ils ., sit les difiércnLe.rayures des, vêtements ° eicge ait un simple filet, t"afis (poutre) ,hait une O 'ode, d'où le manteau appelé lz abea; le nmet entre les deux:. 'li a_lli ut tif qui en est dérivé tstaeatus _e _t én général pour toute espéco de tissu orné de c barres, par exemple les coussins, les serviettes, ou les couvertures de lit, qui conservent coi nec de nos jours la lointaine tradition de l'usage antique. Les bandes les plus riches étaient de pc:lrpre ou même de fil d'or, d'on les r uz°eus daims, afeeus Ancus', la dernière I ' il I 1 que de la basse latinité. par Je terme hyl ii. Associé raie ad.j€ s talus, aaagzsrus , le mot i lnvus indique den raies .., fit aspre plus ou moins larges, tissées verticalement râau, l e telle de le tunique, qui devinrent à Home un insigne peur différentes , .;ses de eitoyens1, La. 1linique angusticlave, lunica netustz«ilavia, étaitàhan ;l tunique laticlave iunica Irai riant on laü ,andes plus larges et devait naturellement maruer une supériorité de rang. Les Grecs, sans leur donner la même valeur, n'ignoraient pas l'usage de ces bandes de couleur de la tunique comme on peut le voir par l'inscription des mystères d'Andania 7 j'en ai retrouvé des exemples jusque sur les figurines de Tanagre, au musée du Louvre : une figure d'éphèbe (fig. 2619), coiffée du pétase, porte une tunique sans ceinture, de couleur rouge, avec deux bandes blanches parfaitement visibles. cge les appelait en grec o°nusfx, mais les écrivains grecs de l'époque romaine appliquaient spécia lement les adjectifs 7:nxtée u,a, et lrre elcifIn,oc' à la distinction établie par l'usage romain. L'angusticlave était porté par les chevaliers romains, comme nous le savons par l'exemple de Mécène'. Cependant, c'est une erreur de croire que ce fut un privilège réservé à cette classe, à l'exclusion des hommes du peuple. _t.,e véritable insigne distinctif des chevaliers était ''annea.u d'or ; quant à la tunique à bandes étroites, elle pouvait être portée pan tous ceux qui en avaient le ei' O.'en'-0. Aussi, dans les sacrifices, dans les fêtes, dans sut'? solennels, la croyons-nous donnée aux ministres inférieurs du culte, aux officiers d'un rang subalterne, même aies lallistes ou eut trep eneurs de combats publics, qui la ie oiv'ent alors comme une sortie de livrée ou de vêtement de cérémonie, tandis que le citoyen pauvre ne la portait pas 11, Aux derniers siècles de l'empire, la tentative isolée, faite par Alexandre Sévère, pour établir des différences plus ystématiques,n'aboutitrnomentanément qu'à distinguer les chevaliers par l'usage d'une pourpre de qualité supérieure, clavi qualttate Il en était tout autrement du l itielave, Pendant l'empire romain et les derniers siècles de la république, on a des preuves multipliées que c'était un véritable esusnmenturn, un insigne, une décoration réservée aux sénateurs et aux personnages de rang sénatorial. Si l'on remonte plus haut, avant la réaction aristocratique de Sylla, à l'époque des victoires du parti plébéien, les lois d'étiquette qui réglaient les dimensions de la pourpre paraissent, il est vrai, avoir été moins fixes ou s'être relâchées. Pline cite formellement un fonctionnaire _subalterne, un simple crieur t p"aeec, qui paraissait alors en publie revêtu du laticlave, exagérant sans doute l'usage des officiers publics de porter les bandes de pourpre comme un costume d'apparat 1". Cependant il est permis de conclure de l'attention même qui a été portée à un pareil fait, que ,:, i istra'rs des a. i: ,clar-ite d'Horace J ,ont que les raies in. iclave, appartenaient (l i tunique ny s ,n sénat des cheva ine mots laina Metius, sont employés le plus souvent par les écrivains latins, comme une expression abrégée polir étant-en in qu'ils désignent, en même ,e nps que l'ornemoi pourpre, le 'nt qui en était décoré, C'est c,: ce sens qu'il est vappo;té de Jules ésa et de con. 1.4. Tif. Liv. Ji. .. 75 Pini. X. neè Pt, 63. Sd Suer, Atip. ut. 94 Pin. le , suiPL , if -aria 6lli, , _., 2p. Non, p. 33E, 6 117 labrit seneoru i ut. coloris reiY fie as„ ec ep t protinas -sil t a, volions v a to-.a pst entant Mive ro Ra 1 ' 1.t. 3 si. ,su,, udaer p'rs,i,i,, 17 Dat Sçlc 4 g 3, 39. r 1..~ ect t nda..t le a est no tir nt 'n ne,li gents aatum t Ca,siod. V¢ , 5 10 Fam 'en•,t t p ,a'dc,ti anus est, ci ii e:,e ua mues _s,arun ui,. as atud fi s est. a: ,i pistou) ornons saimsoe. t rata :Jorat. Sais i, iat`rlavtam dign tale m . » ( r Oorat, Sot I 6 ,v , 4s 5 arma n t (,7 et Cr-ho, VI, 29. P Spin. foi rite 1 i Fi p. 53na 0900400 Ma ispiariit, i 0 ; Die Gava. ux, 9 , 5 19 Ove Tee. nt, te, s 9 et 95 s u t Vidin e + dieu e , T a i n e t' P e t .Niai, s acre c t. u 2. 90 Aoat Sa a, 7 Io t to 'et F 't v 4 f, t ai cousait,. t ltfia pl ! t higiislis clavis, s :r bais, utrage pars in d Gaine. 45, La tunique, sans avoir i ntanches, pouvait, r :o _ ...pleur, c g nere t t, a Le et pluriel retrouve t : le verte a nt Ctsux CLk . 1243 _ t'I ce personnage abusait de la tolérance qui régnait °a cette 1 époque et qu'il s'était rendu ridicule; par une prétention d au-dessus de son rang_ Plus anciennement, nous n'avons plus de témoignages contemporains; mais Tite-Live nous montre les laticlaves déposés dans un deuil. puhl_ic34 La tradition faisait même remonter cet insigne aux rois de Rome, qui l'auraient emprunté aux luoumons de l'Étrurie, Tullus Hostilius passait pour l'avoir revêtu le premier, après ses victoires sur les Étrusques i', Toutefois, il importe de remarquer que le témoignage très sérieux de Pline paraît infirmer en partie ces traditions et ne faire commencer l'attribution hiérarchique du latielave aux sénateurs qu'à une époque relativement récente, peut-être au temps de Sylla (Voir le texte cité, note 101. Ii reste seulement un fait qui porterait à croire que le latielave dut âtre, à l'origine, non pas seulemeni, une distinction attachée aux fonctions sénatoriales, niais la décoration héréditaire d'une classe privilégiée, un véritable costume aristocratique du ,,atriciat. Je veux parler de la tendance à. laisser porter cet insigne par les jeunes patrie (tiens, par les fils des sénateurs. L'empereur Auguste les autorisa formellement à prendre la tunique laticlaae, en même temps que la toge virile ; mais il ne fit probablement que réglementer une tolérance établie pair l'usage, puisque lui-même, dans sa jeunesse, avait reçu cet in signe 1 , Stace, à une époque plus récente, nous montre un enfant de famiile patricienne et sénatoriale revêtant la a puissante tuteuri c'est-à.-dire le laticlave, dès Page .a( il porte r . -in la prétexte'', Ces anticipations ne semblent-elles pies trais-_.' le souvenir d'un temps oie l'usage du latiriaa;e „tait un privilège de naissance? Les jeunes Romains ,lu: e trou °aient ait i d'avance pour la dignité sénatoriale recevaient le r i . de laticlavta : c'était une pépinière pour 1 'administra o _i. et pour l'année, où ils étaient envoyés comme tribuns ou comme préfets de la cavalerie auxiliaire 13, La même distinction était aussi accessible aux fils des chevaliers ; mais ils devaient l'obtenir de l'empereur a titre de fileur per-sonnelleefy renoncer dumoraei'teditsbriguaient des'nais raturcs qui donnaient entrée ='nit'".;l là une ; . -or,fs_ -ion, q faisait,( ii 's ajnl''tie'.: fiaient parfois cette nei'ai i du moment 20. Hors de Rot.; i avaient droit aussi aux 'lion ce préteur de Pundi, qui c Les textes prouvent suri' pourpre appelées lat.ielr exclusivement à la trai' les paroles de Pline, qu fiers. II faut re'ême okrsel qu'il se i. ,taiit d'un larda e, frangé aux manches;, laie, ,€na?a ,,'u Vas e..ipire, l'usage s'intro cilti _t in. e 511'T'que eett tunique avec, Muée laineuse rstee ', La toge que l'on portait sur le latielave était ail contraire d'une étoffe fine et transparente, de man c é lai' arr cou le bandes de 7a. tunique c'étaient des s to es de verre minutie on disait plaisamment'. La tunique laticlave se portait aussi moins serrée i} lia ceinture ét par conséquent plus tombante, évidemment pouf permettre à, la pourpre de s'étaler et de d'scendre sangs_, ntr ', ica depuis les épaules jusqu'en base". La dure' .;ti, verticale des dari est démontrée par les mêmes te', i : :imis y avait-il, quant au nombre et à la position s, quelque di.iE rente entre la tunique 'iiis laticla:ve et I u,iicl=av. est le point le plus difficile e ltl o L_etito'r. (,est un sujet sur lequel les inar ,°es romains ne peuvent fournir aucun éclaircissement, par suite; de, l'habitude oit. étaient les sculpteurs anciens de ne point accuserpar un système arbitraire de traits les détails marqué seulement, dans la nature, par oies différences de couleur. En l absence de ces preuves visibles, les arch ologues sr „tint plu à chercher, pour la tunique sériait-liliale, de-srat,ou d'un i t°atère toast à fait à part. Ils se sont arrêtés générale=ment à l'opinion que a° ,'iaras de sénateurs était un seule et large. bande le po ._pre sua (r devant de la poitrine, tanin' e rast i„la;e consistait en doit., filets a iéipaule.s. Cette opinion., q mon irai t n Coule des l3 stc fiant aiha n lsoi,ee , mais, comme elle a è auprès des ,'titistes, pci les anciens onsui le costume et per les dinti Far aires J ro sit qat' ,i i:it0e le de lui opposer une acide de t„ t(,s et (., A.,,.rici_,ents, 22,n1 2i iiie ses Hs ,'que l'on n'a pas jusqu'ici tenu assez ,, ce ,apte. urd. dan u Varron, où ' savant ,ntiquaile. rd n, ur1 Ela,quer ce qua S5 quë. 1 a_ a?tift , prend l eae.ti1; ne u n i q u e , , formée, comme l'ordinaire, de deux lés d'entre, en latin â c1 t iii„ enusus ensemble' il e'J,' le ".as ni' l'un de ces?. clan traits l e ,s larges, et il u qu'il eu ainai, r_ 9e'nid r e les . lux tuniquesa a iti'c de ._. c nlc'puera le plues :if coi25uat aussi itz'll s _ eut et que, pour fie le tunique _ art e' .. contenter ordinairement de bande trottes. Dans un autre tete tir _ d ;5u "9, nuits VOy'oïirr l'empereur Auguste, qui apportait . `laque dans ses habits, une simplicité calculée, avait adopté un moyen terme entre . Iaturt_ai'e et iegristielave : Usus est._ clava nec lu^ Ce ans,'.sfo, Or, ce enmmiomis n'aurait pas ,. a distinction entre -es deux tuniques tau position et dans le nombre des Let CLA 1244 -CLA de pourpre, et non pas uniquement dans le plus ou moins de largeur de ces bandes, dans ce que les Latins appelaient très justement clavi mensura 30 L'archéologue byzantin Jean Lydus confirme en termes positifs notre manière de voir, dans sa description de l'ancien costume consulaire, Il donne aux consuls des tuniques sans manches, appelées alors xo)to6o(, avec deux larges bandes de pourpre tombant des épaules ; il ajoute que ces bandes régnaient aussi par derrière, sans rappeler toutefois la différence notée par Varron 31. Il est vrai que l'on trouve, chez le même auteur, une singulière dérogation aux vieux usages, dans l'application des clavi au manteau appelé PAENULA, en grec tians1))rc, qui, dans les derniers siècles de l'empire, avait remplacé la toge ; de là aussi sans doute les soi-disant chlamydes laticlaves, que le même auteur attribue aux sénateurs ou patriciens de son temps. Le seul texte que l'on cite en faveur de l'opinion contraire, se retourne contre ceux qui s'en servent. C'est un trait de la vie de l'empereur Héliogabale, cet ancien prêtre du Soleil à Emèse, qui, dans les sacrifices offerts à son dieu favori, forçait les hauts dignitaires romains à porter des tuniques à manches, tombant jusqu'aux pieds et n'ayant au milieu qu'une seule bande de pourpre, £v aéail p4oVTE; oi'zv 7top'oéCav n. Or, Hérodien, qui rapporte le fait, prend lui-même soin de dire que c'était là une mode orientale et phénicienne, vé eeo (botv(xtov : si elle paraissait choquante, c'était justement pal' ce qu'elle était en contradiction avec l'usage romain. Elle se rattache à la mode asiatique des étoffes appelées p.o o7toptpupa, mode qui ne s'était introduite chez les Grecs et les Romains que dans le costume des femmes ; tel était par exemple le patayium des dames romaines. Pour la tunique laticlave, il faut donc écarter ce large plastron rouge et s'en tenir à une disposition plus conforme au goût des anciens, qui employaient de préférence les bandes de couleur pour souligner le bord naturel des étoffes. Il faut voir maintenant si les monuments figurés ne confirment pas le système établi par le témoignage des auteurs. Pour commencer par les moins anciens, les peintures des catacombes, qui nous montrent les premiers chrétiens encore vêtus du costume romain, prouvent combien l'usage du double clavus s'était vulgarisé à cette époque. On le retrouve partout, non seulement sur les tuniques ordinaires33, mais, comme nous l'avons déjà dit, sur les pénules 36 et encore sur les dalmatiques n, qui portent en outre deux autres bandes parallèles sur leurs larges manches. De là évidemment cet ornement a passé dans les costumes monastiques et sacerdotaux de l'Eglise primitive ; on peut l'y suivre jusqu'au moyen âge et même jusqu'à nos jours, par exemple dans les dalmatiques que portent encore les diacres. Sans doute, les figures peintes sur le tuf des catacombes, sont le plus souvent trop grossières ou trop effacées, pour qu'il soit possible de discerner si elles ont le laticlave ou l'angusticlave. Je crois cependant que cette distinction s'y trouve quelquefois exprimée. L'artiste naïf prêtant au Christ et même aux personnages de l'Ancien Testament les usages de son époque, quelques images du Sauveur portent des clavi plus larges que ceux de ses disciples (fig. 1622), et les chefs du peuple d'Israël, particulièrement Moïse (fig. 1623), se font remarquer par leur tunique ornée de deux bandes d'une largeur exceptionnelle, empruntées bien évidemment au laticlave des sénateurs romains. Les célèbres miniatures qui ornent le Virgile du Vatican sont moins anciennes que certaines peintures chrétiennes des catacombes ; mais, pour la question qui nous occupe, elles ont l'avantage de représenter des sujets païens. L'usage de la tunica clavata y est constant, et les exemples en sont beaucoup plus nombreux sur le manuscrit même, que sur les gravures, assez peu fidèles, de l'édition de Bartoli. Dans une récente visite à la bibliothèque vaticane, j'ai noté que les figures caractéristiques d'Énée, d'Anchise, de Latinus, sont rarement représentées sans que leur tunique soit ornée de deux bandes CLA 1245 CLA violettes, qui rappellent le laticlave. La distinction est difficile à faire pour les clavi que portent déjà, sur les planches de Bartoli, certains personnages secondaires comme un vates, des camilles, l'architecte des murs de Carthage (fig. 1624). Ces exemples confirment cependant ce que nous avons dit plus haut de l'usage de donner au moins l'angusticlave à certains officiers publics ou religieux. Une représentation beaucoup mieux caractérisée du laticlave se trouve sur plusieurs portraits peints de l'époque romaine, trouvés dans les tombeaux de Thèbes en Egypte. Comme ces tombeaux appartenaient à une puissante famille gréco-romaine de la haute Egypte, celle des Sôter, archontes de Thèbes sous l'empereur Adrien36, les bandes larges, de couleur pourpre, que l'on remarque sur plusieurs portraits d'hommes de cette famille, dans la collection égyptienne du Louvre, peuvent être regardés comme des exemples authentiques du large clavus. Je signalerai à ce propos l'existence, au musée de Marseille, de tuniques égyptiennes en fil de lin, qui conservent des clavi de couleur bleue, encore tissés dans l'étoffe. Pour l'angusticlave, les peintures de Pompéi, quand par exception elles sortent des sujets tirés de la fable grecque, fournissent quelques exemples qui nous reportent en pleine vie romaine. C'est particulièrement, dans les combats de gladiateurs, queles lanistes ou les serviteurs qui assistent les combattants, sont figurés d'ordinaire avec les clavi de couleur rouge. Dans les deux exem pies que nous reproduisons (fig. 1625) d'après le grand ouvrage de Niccolini 37. l'étroitesse du double filet disposé sur les deux faces de la tunique donne une idée très exacte de l'angustus clavus. Sur les murs de Pompéi nous trouvons aussi tm muletier, avec la tunique angusticlave, sans doute à cause de la fête de la déesse Epona 38. Les terres cuites étrusco-romaines nous font remonter à. une période plus ancienne encore : on voit fréquemment sur les urnes funéraires à inscriptions étrusques des figures couchées d'hommes (fig. 1626) et même de femmes (fig. 1627). qui ont à leur tunique deux clavi soigneusement tracés, avec différentes nuances de rouge ou de rose, qui approchent la couleur de la pourpre. Les deux spécimens qu'on voit ici sont tirés de la collection Campana, au musée du Louvre. La célèbre fresque étrusque publiée par Noël des Vergers39 et par le P. Garrucci°° représente, auprès d'un personnage vêtu d'une magnifique topa picta, un enfant assis par terre, donnant la volée à un oiseau, et vêtu d'une tunique blanche, bordée verticalement de deux rayures d'un brun violacé, qui ressemblent aux clavi des ramilles romains (fig. 1628). Ce serait une confirmation intéressante de la tradition qui attribuait l'usage ancien du clavus aux populations de l'Étrurie. Si les statues romaines de marbre ne portent aucune trace des bandes de la tunique, on n'a pas observé que les bronzes n'étaient pas toujours dans le même cas. Par l'incrustation de filets de métal, d'une nuance différente, particulièrement de cuivre rouge, on y indiquait parfois ces insignes. Dans la statue de bronze représentant un jeune camille, au musée du Capitole, l'angusticlave est ainsi marqué sur les deux faces de la tunique. Il en est de même de quelques petits bronzes (fig. 1629) qui repré dit fondateur de empire. Jules César ,rai.., un, emcoin`,-ri-in as'ec rie loi qu'on voit re(fig. 1631) sur une monnaie de Sepullius `placer, avec la légende us buste silun bouclier ces ligures, voir 19a'-aole de 1863, p. 128_ Pins rare=sent, _es Balai , une seule bande : _,. id +3 s Panic* auteur aaLnea m apo i .__. „Oy 23. ell, F., 105. --2 Plat. CLE 1246 CLI ou (000" ministres des dieux supr _Iia tunique i sentent le dieux Lares. sans doute comme Lares publics à bandes des canlille:et des alti tes 'â romains en voici un exemple d'après une statue te de notre Cabi net d+ne' ieliiein ' Il faut le comparer aux tien, eine:, d ,. _rrefours de Pompéi qui repliés. . divinités avec le êtue ornement st. Sur les peintures de Pompéi, on v t ordinairement, entre tes deux usages de ces dieux, une troisième ligure voilée de la toge, dans l'attitude du pontife romain sacrifiant : on la considère comme représentant le g.enias d'Auguste, introduit dans le culte des Lares. Il existe aussi un grand (.-rire de statuettes le bronze qui reproduiSent, 1. '_téaire .sujet. lin de ces bronzes, appartenant comme le précédent au Cabinet des n,.édaiiles c (il était considéré pal' Cohen comme un portrait de Claude) porte, sur le; côté non couvert par la toge, un.e rainure destinée à recevoir une bande de métal, qui devait ici figurer le la(,icl_ave mous en donnons une représentation partielle (fig. 9630), Sans doute les exemples qui précèdent ne suffisent pas pour tous donner indication_ précise ,..e lit dimension réglementaire de es b iodes, Les textes semblent prouver que I'ét q Ie.i,te n'imposait pas sur ce point une règle absolue, Cependant une fausse étymologie, donnée par Festus au sujet de: la t'unira pal'anaan ou tunique ornée de palmettes, fait penser que la palme (largeur de la main) représentait a peu près la largeur ordinaire de Ces ornements dit costume étaient de toute manièr e marque visible du profond esprit hiérarchique et aristocratique qui dorninaioda,-s la société romaine. L. Hoccos'. d;9 E,%LEN IA.. na Clémence personnifiée comme ene divinité i eu des images et des autels à Rome sot-us les er 1 oint. Elle image' peintes des Lares paris , aa tcr,iga Sa aa u..ncavcauws dicebat n, q ae :-a,.c a a CeilIsaat;s. t attxe_c p, lie e; FoL ix, 41 13 ilesyet_vov. le -5 l'etc. Satu 35r 'Hbaeas argentcus,. s Phu. TVllf, '37 : a artrptrei, ve orir au revers d'une médaille de `libère (fig. 163d), avec ,a légende OB CIVES SFh ATOs , Car les pires empereurs turent associés à ce culte'', Il est moins sûr que des figures de femme, qu'on 'ici sur d'autres monnaies, tenant zinc haste dune main et de l'autre cane patère, représentent la Clémence. 'E. SAGZro. C OEaSI1_EIA. (nouer oumc'4Sj. rf g, 1933. La Odémenec. i I-IB,%NÀRII. --Ce nom se rencontre chez les historiens romains', mais appliqué à des soldats de la cavalerie perse, armés à la manière des cATAs'miacTS, CLtDANUS, KA(dz=,og ou xpiéavsi 1. Sorte ne fourneau t de terre cuite', de bronze', de fer`' quelquefois d'un métal plus précieux", servant ordinairement à. cuire du pain ou tics gâteaux, ,1u à les conserver chauds", Il y en avait de légers et de mobiles, qui pouvaient être placés sur la table pendant le repas, comme celui du souper de Triinaicion', lequel était d'argent; il y en avait aussi de très grands: Caton indique' comment on doit cuire sur le aidantes un énorme gâteau. Celse' donne le même nom à une espèce de four oit i=on prenait des bains de vapeur et qui devait par conséquent être assez vaste pour contenir un homme. Des x)iéxvice servirent à chauffer les appartementsi0. Quant à la forme de ces fourneaux, on sait seulement qu'ils étaient comme une voûte arrondie, plus larges à la base qu'au sommet ". Nous reproduisons (fig. 1633), à titre de renseignement, une figure qui se trouve dans un manuscrit d'Ori base 1", où ce xclbresrcc a l'apparence d'un four chauffé tout autour par les parois13, ce qui paraît avoir été la différence essentielle entre cet appa_ .efl ..d( lin four commun, auquel ii est fréquemment O• ,:. esé u. Mais il parait qu'on en faisait qui étaient autour de petits tr lus pour laisser passer la ur1". E. S,u,Lao. h~lEf S, -La clientèle fo ruait à. Renie un rapport de protection de la part des patrons, et de dépendance dit la part des clients, entre ?:rie famille patricienne et iriividus de condition inférieure. Il. v a lieu de rechercher à ce sujet, d'abord l=origine de la clientèle, puis la nature de ses effets, et enfin le développement et la décadence de cette institution, L D'après 1 tradition. adoptée par les auteurs anciens', Romulus, lors rie la fondation de Rome, avait établi ce système de vassalité, en rattachant un certain nombre de plébéiens par des liens particuliers aux --'3 H, 17 et SIS, 2f. la Ccnst. Porpiyrag. De cerim. e. 89, p, 223 Reiske; Are rida. Oreie. H, 10. ü Colon. -Y, id, 4, Id. De ar-b XIX, 2. 12 [reproduit par 7 .tsserrakcr e, Ca_euberg, 1. 1. Cassiod., Moschop, Cat. 1. 1. ; Dissone IC, et 9@; cf, Herodoi. ir, 3... sbiUU„, Otsnarri, et Erotiaa. Lexie, Hippocr. iaanavloa Li tO S@. 1 Suivant les uns, le moi clienx viendrai: de cotera, à raison du culte a respect dû au patron, ou à cause des concessions de terres que faisaient a.! Acacia, V9, 609) ; suivant d'autre=_, du verbe Retard, synonyme dainditte, ou Humai. i3 ; fie. Le reg. 11,9 ; Fest os, s n. pat,i:s. @y. Mommsen, Rd.. tastrecht CUI _w. 1247 C Li différentes gentes patriciennes. Mais ce système embrassait-il toute la plèbe, en sorte que celle-ci se confondit complètement avec la masse des clients? La plupart des modernes avaient adopté cette opinion, qui est encore aujourd'hui défendue par d'éminents jurisconsultes et historiens'; mais elle a été victorieusement combattue, à noire avis, par Niebuhr 4. En effet, l'histoire nous montre toujours la plèbe [PL1'BS], à partir de l'institution des comices par centuries [commit], en lutte perpétuelle avec les patriciens soutenus par leurs clients Comment donc y aurait-il eu identité absolue entre la pïebs et les clientes'? Il est facile de tout concilier en faisant observer que la race victorieuse qui prit possession de Rome y introduisit sans doute l'ancienne institution de la clientèle', pratiquée dès longtemps chez les divers peuples d'Italie, Sabins, Étrusques, Samnites et Campaniens. Les familles de la tribu primitive fies Ranimes) amenèrent des clients dont le nombre dut être grossi par les étrangers admis à. l'asile 8 ou par les af1•ranchis. Quant aux habitants primitifs de l'ACER ROMANOS, ils furent d'abord de simples sujets sans droit politique (jus sueragii et bonorum), ni connubiurn. Ce fut le noyau de la plèbe proprement dite, dont un certain nombre de membres purent obtenir leur admission ïn [idem parmi les clients des patriciens, peut-être au moyen du jus applications a. On comprend que cette circonstance jointe à l'état d'infériorité des clients originaires, les ait fait confondre, en apparence du moins, avec la masse des plébéiens, par les auteurs qui rapportèrent à Romulus 1 honneur d'une organisation consacrée déjà par les coutumes italiennes. II. Les rapports obligatoires n qui liaient les clients aux patrons ressemblaient à ceux qua unissaient les descendants à leurs ascendants ", ou du moins les pupilles à leur tuteur , ils impliquaient des devoirs de reconnaissance et de protection sanctionnés par les moeurs et la religion aussi bien que par les lois. En effet, le patron devait à son client assistance en toute occasion, notamment en matière contentieuse, où i1 devait non seulement lui faire connaître ses droits, niais encore agir pour lui en astice, suivant les tes mystérieux du collège des pontifes, Quand au client, il était tenu de dévouer sa personne au service du patron t", et de contribuer par des redevances pécuniaires à la dot de sa fille, au paiement de sa rançon, ou des amendes qu'il aurait encourues"ou enfin de frais des magistratures ou charges publi ques, Enfin. un devoir sacré de fidélité réciproque leur défendait de porter accusationou témoignage, ou de donner son suffrage l'un contre l'autre. La violation de la foi jurée entraînait pour son auteur l'anathème religieux de la SACS,AT1© canais 46; dévoué aux dieux infernaux, il pouvait, comme le coupable de haute trahison [PERDLi6iuo], être impunément mis à mort Les clients comptaient parmi les faionsliteres du patron et dépendaient de sa gens; quelques-uns habitaient même avec lui; la plupart en recevaient des concessions de terres publiques (ACei occuPAroair), que les patriciens seuls le avaient le droit d'occuper, moyennant une autorisation de l'État et le paiement d'une dîme, C'est ce que sous apprend Festus ", qui fait dériver le mot paires des distributions de parties du sol faites par les patriciens Ienui'ori t,s, Il est permis rie voir 1E dans ces concessions l'origine de la convention nommée plus tard PRECARIHM par le droit romain, et qui offre une certaine analogie avec les bénéfices du moyen âge. Remarquons d'ailleurs que celui qui avait ainsi pris possession des agni oeeupat"t' i [AGEii PLIBLICi s] par lui-même Ou par ses clients, n'en avait pas la propriété, et ne pouvait même l'acquérir par usucAPio 15, mais il obtenait un droit de possession indéfini, sauf retrait par l'État 6o e,t moyennant le paiement d'une dîme, Cette rossessio était protégée par les magistrats, peut-être à l'aide rées ordonnances appelées 'a"rraDICTA. Le client lui-même ne devait avoir à l'égard du patron qu'une concession purement révocable au moyen de l'interdictusn de precario 22, Au point de vue du droit sacré et du droit public, voyons quelle était la situation du client. Ii est incontestable qu'il participait aux sacra" de la duits, et aux charges qu'ils entraînaient, En conséquence, aussi les membres de la gens devaient avoir droit à la succession et à la tutelle du. client, au. défunt d'héritier sien et d'agnat [HURES], Niais le client était-il lui-même gentilis ait point de vue actif? la question est fort controversée entre les savants, et riens préférons la négative", plus conforme à la position inférieure des 'liens, Par la même raison, dans les comices aristocratiques et religieux des curies, ceux-ci ne devaient point participer au jus sisf_ /èagi'i". Enfin, ils faisaient partie des fantassins de la légion, dont ils composaient la masse 9i, car les centuries de chevaliers appartenaient aux familles les plus riches 2T. L'augmentation du peuple romain par l'adjonction des tribus" des Luceres et des T" 'uses ne changea rien à l'institution de la clientèle pi pratiquée par les divers peuples de Eliade ; chaque I , gens amena ses clients avec; elle dans ses curies et ue,,. iII. Mais la ç'sristal.uticn nouvelle établie par 0em'rius Fuibus atteignit dans son application tous les membres de la nation romaine. Ainsi, la division du peuple en tribus locales embrassa à la fois les patriciens, les clients et les plébéiens" n'appartenant à aucune clientèle, et dans l'intérêt desquels surtout s'était opérée la réforme (v. CLEBS, us1, En effet, un grand nombre de text ,s50 postérieurs mettent en saillie la distinction des clientes d'une part et des pletcii de l'autre, placés en dehors de l'influence patricienne CLI 1248 CLI et luttant sans cesse à l'effet de conquérir l'égalité civile et politique avec la classe privilégiée. Quoi qu'il en soit, tous les Romains furent renfermés dans cette division exclusivement topographique et statistique du pays en 30 regiones ou tribus locales, dont quatre pour la ville et vingtsix pour la campagne, et à la tête de chacune desquelles était un euralor 31. Clients et plébéiens s'y trouvaient réunis avec les patriciens; cependant les clients affranchis n'ayant aucune propriété ne figuraient que dans les listes des tribus urbaines, dressées par désignations nominatives. Dans la division par classes et centuries, les clients étaient distribués aussi d'après leur fortune [cENSUS] ; mais parmi eux, les affranchis ou libertini étaient primitivement exclus du service militaire et des comices par centuries °2, à raison de leur origine, mais portés pour le paiement d'un impôt de capitation sur la liste des AEBABII. Plus tard, les affranchis obtinrent la jouissance des droits politiques, et même du connubium [LIBERTINI]. Le progrès des classes plébéiennes pendant la république tendit à restreindre les avantages, et par cela même l'importance de la clientèle". En effet, le droit et la science des formules cessèrent d'être le secret du collège des pontifes et de la caste patricienne 34 [LEGIS ACTIONES]. D'un autre côté, les plébéiens obtinrent le droit d'occuper aussi les terres publiques, agni occupatorii 35 ; dès lors le recrutement de la clientèle par voie d'hommage volontaire dut être moins fréquent", mais il s'opérait toujours par l'affranchissement37 et par transmission héréditaire, entraînant avec elle les charges indiquées plus haut. La loi des Douze tables paraît avoir sanctionné le maintien de ces devoirs, en rappelant la peine de la sacratio capitis 38. Il semble en outre que les lois ou les usages ne permettaient pas à une cliente ou affranchie de se marier dans une autre gens 39, sans l'autorisation du patron, comme le prouve la récompense accordée par privilège à Fecenia Hispala, c'est-à-dire la gentis enuptio 40. Quelquefois de nobles étrangers venaient se fixer à Rome, où ils amenaient avec eux, comme Attius Clausus, un nombre considérable de clients, magna clientiurn comitatus manu''. C'est ainsi qu'on avait vu jadis plusieurs gentes de la nation sabine suivre à Rome le roi Tatius, avec leur clientèle42. Mais ces exemples devinrent de plus en plus rares lorsque Rome eut étendu sa domination en Italie. D'ailleurs, les plébéiens trouvaient dans la classe des nobles et des riches, et surtout clans leurs tribuns, une protection qui les dispensait de recourir à la vassalité de la clientèle. Avec la formation des provinces romaines s'ouvrit une nouvelle source de clients. Souvent une cité 43 obtenait de son vainqueur un patronage acheté parfois par de coûteux hommages4'4, et qui se transmettait à ses descendants. Les citoyens de la ville ou de la province cliente obtenaient ainsi l'I;ospitium d'une famille occupant à Rome un rang considérable43, et dont le chef remplissait à leur regard le rôle de patron, notamment en défendant ses intérêts devant le sénat, ou en accusant un gouverneur odieux [repetundae pecuniae]. Réciproquement, une ville accordait l'hospitium dans son sein à un protecteur''' ou ami. Vers la fin de la république, l'institution de la clientèle subsistait encore''', et se prolongea même sous l'empire, mais en s'affaiblissant de plus en plus. Les droits de succession qui dépendaient de l'antique gentilitas étaient tombés en désuétude48 soit par l'extinction des anciennes familles, soit par l'impossibilité d'en suivre la trace dans les générations successives. Quant aux clients issus d'anciens affranchis, ou admis volontairement comme tels, ils étaient encore assujettis à certains devoirs" de respect envers leur patron. Le droit privé en tenait compte, dans une certaine mesure, en refusant l'action de vol50 [FURTUM] contre un patron, et probablement toute action déshonorante ; en outre, en exigeant comme pour l'affranchi, la permission préalable de conduire le patron en justice51 (vocare in jus). D'un autre côté, les moeurs obligeaient les clients à lui faire cortège, à le saluer dans sa maison, salutatio, à l'accompagner au forum, etc 5 Souvent de son côté le patron les aidait de ses bons offices, de sa protection dans leurs affaires contentieuses ou criminelles; parfois même il leur concédait un logement gratuit" dans une de ses maisons. Du reste, la qualité de client n'était plus depuis longtemps un obstacle à l'investiture des fonctions publiques; mais l'obtention d'une charge curule le libérait ainsi que ses héritiers des devoirs de la clientèles''. On trouve encore sous l'empire quelques mentions des clients" soit dans les historiens, soit dans les inscriptions ou les fragments des jurisconsultes 46, G. HUMBERT,