Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

COCHLEA

COCHLEA. Koyataç. I. Mollusque à coquille enroulée, plus particulièrement l'escargot, qui entrait dans I'alimentation des anciens [COCnLEARIUM]. Le même nom fut donné à divers objets qui avaient la forme de l'hélice ou qui s'en rapprochaient, tels que les suivants. II. Escalier tournant I. La colonne de Trajan, désignée par un historien sous le nom de columna cochlis', en offre un remarquable exemple. On peut en voir la construction III. Vis de pressoir, employée dans la fabrication de l'huile, du vin, le foulage des étoffes, etc. [rULLO, FORCU IV. Machine pour élever de l'eau, établie sur le principe de la vis inventée par Archimède'. Elle consistait en un cylindre incliné tournant sur deux pivots, autour duquel un tuyau était enroulé en spirale, l'orifice de ce tuyau plongeant dans l'eau. Un cheval attelé ou une roue à bras faisait tourner le cylindre et l'eau entrant dans le tuyau s'élevait de spire en spire et allait se décharger par l'extrémité supérieure. Cet appareil est encore employé II. en divers pays sous le nom de limace ou d'escargot d'eau, V. Cochlea in eavea. Varron désigne ainsi un système de porte en usage dans le cirque de son temps, lorsqu'on y donnait des combats de taureaux, et qu'il recommande d'imiter pour los volières. Il s'agit évidemment de portes facilitant l'entrée ou la sortie, pour celui qui en connaissait le mécanisme, et fermant en même temps le passage aux animaux que l'on y voulait retenir ou auxquels on essayait d'échapper. Le nom de cochlea est une première indication sur la construction de ces portes. et l'on peut en compléter l'idée en examinant quelques monuments des bas temps, où sont représentés des combats contre les bêtes dans l'amphithéâtre. On en voit deux ici. Le premier (fig. 1686) est un médaillon contorniate : au milieu de l'arène , un bestiaire debout, poursuivi par un ours s'est réfugié derrière un appareil qui ressemble à un tourniquet: quatre cloisons s'appuient, chacune par un de ses cédés au même jambage autour duquel elles pivotent. Il est facile de concevoir que c'est en les faisant tourner sur leur axe, que les bestiaires se mettaient à l'abri des bêtes qu'ils avaient provoquées. Leur action se comprendra mieux encore si l'on examine la figure 1687 où est reproduite la partie inférieure du diptyque d'Anastase, consul en 517, qui est conservé à Paris à la Bibliothèque nationale'. Nous ne nous occuperons pas du fond, où l'on voit un combattant parcourant l'arène à cheval, comme un picador, et d'autres qui tiennent des 159 (iilC I266 ---CO l:seaux. berrlere a eux ci ora aperçoit, ii est -rai, des hommes qui se dérobent derrière des portes eni/ouv .ries `; mais rien n'indique que ces portes fuient disposées pour se mouroir d'une 'manière spéciale. Au contraire, il est facile de reconnaître dans les ;cilles pivotant :sur un axe, qui sue 4,'nt d refuge aux bestiaires placés sur le premier plan, le tourniquet: du 'médaillon contorniate , et c'est probablement un appareil de ce genre que décrit Cassiodore, lorsque, énumérant h moyens très divers auxquels avaient recours de son temps 1°c figurants des jeux de l'amphithéâtre, pour se soustraire à l'atteinte des bêtes féroces, il parle de portes grillées placées dans l'arène Laer-rrc, derrière lesquelles ils se cachaient, appanaissant tantôt de face, tantôt de dos, échappant toujours etvoltigeant, dits-il, entre esgriffes et les dents des lions. Ii paraît probable que les portes auxquelles "Varron, plusieurs siècles auparavant, donnait le nom de soc/ilea, offraient une disposition analogue c'est-à-dire qu'elles étaient formées de plusieurs cloisons tournant sur le même axe', et que ces divisions seul donnaient quelque ressemblance avec les compartiments de la coquille ouverte d'un limacon. E. S e so.