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CODEX THEODOSIANUS. En 429, l'empereur d'Orient Théodose II, dit le jeune, résolut de réunir et de
NIANUS, les édits et les constitutions générales des empereurs chrétiens à partir de Constantin. A cet effet, il nomma une commission de huit jurisconsultes dont le chef était un certain Antiochus. Le travail ayant traîné en longueur jusqu'en 435, l'empereur nomma pour l'activer une nouvelle commission de seize membres, à la tête desquels était toujours Antiochus ; l'ceuvre fut achevée et promulguée en 438 et reçut de son promoteur le nom de Code Théodosien. La même année Théodose le jeune communiqua son code à l'empereur d'Occident Valentinien III, qui le fit recevoir par le sénat de Rome et le confirma comme loi de l'empire d'Occident. Les constitutions émises postérieurement à ce code par les Empereurs de Rome et ceux de Constantinople, jusqu'à Léon et à Anthemius, en 468, furent communiquées d'un empire à l'autre et ajoutées à la collection théodosienne sous le titre de Constitutions nouvelles, Novellee eonstitutioues. On leur donne aussi souvent le nom de Novelles postthéodosiennes.
Le code Théodosien contient une énorme quantité de constitutions impériales disposées sous un grand nombre de titres, tous munis de rubriques et partagés en seize livres. Les constitutions sont rangées dans chaque titre, suivant l'ordre chronologique. Elle sont quelquefois abrégées, mais non altérées, comme elles le furent plus tard dans la compilation de Justinien. Les cinq premiers livres ont rapport au droit civil et suivent l'ordre adopté dans les commentaires sur l'Édit du préteur; du 6° au 8° livre les matières appartiennent à la politique et à
l'administration; le 9° traite du droit criminel, le 10' et le 11° des finances; du 12e au 150 on trouve surtout des questions d'administration des villes et des corporations, et enfin le 16° est rempli par les lois relatives à l'Église.
Le code Théodosien a pour l'histoire de l'Europe occidentale un intérêt tout particulier, qui tient à ce qu'il fut reçu comme loi positive par cette partie de l'empire romain, et qu'il y exerça une influence très grande sur le développement législatif qui suivit la destruction de l'empire. Il fut la base de l'édit de Théodoric roi des Ostrogoths (ediicturnTheodovici1, et fut abrégé (Codex Theodosianus epitomatus) à l'usage des Visigoths, dans le BREVIARIUM ALARICI. Ce dernier recueil a longtemps contenu tout ce qu'on possédait des cinq premiers livres du code Théodosien. Les premiers manuscrits qu'on ait retrouvés ne contenaient même que les huit derniers livres. Tel était le manuscrit du Vatican, que Du Tillet publia à Paris en 1550. En 1566, Cujas publia à Lyon une édition nouvelle avec les 6° et 7e livres, et une autre plus complète encore à Paris, en 1586. Mais pour les cinq premiers livres et les deux premiers titres du 6°, on en fut longtemps réduit aux extraits tirés du bréviaire d'Alaric. En cet état il en fut publié en 1665, à Lyon, une édition avec un admirable commentaire par Jacques Godefroi; elle reparut augmentée par Bitter, à Leipzig, en '1736-49, et a été encore reproduite dans le Jus civile ante-jus tinianeum de Berlin, en 1815. Cependant en 1820, Peyron découvrit à Turin dans un palimpseste une partie des cinq premiers livres; et en même temps Clossius en retrouvait d'autres fragments dans un manuscrit du bréviaire d'Alaric appartenant à l'Ambrosienne de Milan. Ces découvertes, qui furent d'abord l'objet de publications particulières, ont été réunies dans la nouvelle édition du code Théodosien que M. Havel a publiée en 1842. Depuis ce temps M. Charles Baudi di Vesme a retrouvé encore dans le palimpseste de Turin des fragments nouveaux, qui avaient échappé à Peyron.