Entrées proches
COLLARE ou COLLARIS. O pcetov, xào(aç. Le mot collare ne se rencontre ordinairement dans les auteurs qu'avec le sens de collier servant à attacher un chien, un esclave, un prisonnier; cependant collaris désigne aussi,
162
COL 1290 COL
dans une inscription du premier siècle après J.-C.', des colliers servant de parure 2 [MON1rr].
L Des colliers de chien sont représentés dans divers monuments: ils ne diffèrent pas de ceux que nous voyons aujourd'hui. Nous donnons comme exemples un collier a orné de boutons peu saillants (fig. 1708); un autre à
grelots (fig. 1709); un troisième (fig. 1710) de l'espèce que Varron désigne sous le nom spécial de millum : c'était un collier de cuir épais, hérissé de pointes aiguës, que l'on mettait au col des chiens exposés à l'attaque des loups ou d'autres bêtes'.
Le collier était doublé d'une peau molle, afin que le chien ne fût pas blessé par la tête de ces sortes de clous (clavi capitati) ; une doublure de peau découpée en pointes est apparente dans la figure du chien de garde représenté en mosaïque à l'entrée de la maison à Pompéi'.
Pour les chiens de chasse, Xénophon recommande' que les colliers soient larges et souples, de manière à ne pas user le poil. Les chiens, dans la campagne, étaient souvent attachés au moyen de colliers de bois 9.
On a retrouvé de petites plaques de bronze percées d'un trou pour les suspendre au collier, avec une inscription gravée des deux côtés faisant connaître que le chien qui le portait était gardien du jardin de 0. Clodius Hermogenianus Olybrius, préfet de Rome (en 388). La plaque qu'on voit (fig. 1711) appartient au cabinet des antiques de la Bibliothèque Nationale to. Une autre plaque, portant une inscription semblable, avec quelques différences dans l'arrangement des lettres, est
conservée au musée de Munich". On remarquera la recommandation qui suit le nom du propriétaire : « Ne cherche pas à me prendre, car cela ne te réussirait point (noli me tenue, non titi expediet). » Cette formule est le contraire de celle qui est gravée sur des plaques attachées aux colliers des esclaves fugitifs, dont nous allons parler tout à l'heure. Ajoutons seulement ici que l'on peut supposer que des plaques du même genre étaient suspendues au col d'autres animaux. Ainsi une plaque, aujourd'hui au Musée de Vérone, trop grande pour avoir appartenu à un chien, a été reconnue pour celle du cheval d'un pâtre des domaines de la basilique de l'apôtre Paul, à la fin du 1ve siècle lx.
H. On rivait des colliers de bronze et de fer au cou des esclaves qui avaient tenté de s'enfuir. Le poète Lucilius mentionne 1' le collier avec les menottes et la chaîne au moyen desquelles on s'assurait de la personne du fugitif. Anciennement sur ce collier 14, plus tard sur une plaque qui y était fixée comme une bulle [BULLA] et qui est quelquefois désignée sous ce nom ts, on gravait une inscription invitant à saisir celui qui le portait, et à le reconduire chez son maître, dont le nom et quelquefois l'adresse étaient indiqués. L'inscription de la plaque ici représentée (fig. 1712) promet de plus en récompense un solidus''. Une
autre (fig. '1713) rappelle l'inter
diction légale de donner asile à
l'esclave t'. On
pense que c'est sous le règne de Constantin que l'usage d'attacher une plaque au collier s'ôta
eut prohibé la marque au fer rouge auparavant imprimée sur le front des fugitifs. La loi de Constantin, dont un frag-ment nous a été conservé 1', était édictée en faveur des esclaves condamnés au travail des mines (ad in et alla) ; mais elle paraît avoir profité à tous les autres, et c'est par suite de cette interprétation que l'on substitua à la marque au fer chaud la bulle attachée au collier 19. E. SAGLIf.