Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article COLUS

COLUS, `flnaxucs. La quenouille, qui constitue avec le fuseau l'outil complet de la fileuse [Fuses]. Grand bassin ou réservoir où l'on pouvait plonger et nager'. Dans les passages des auteurs où ce nom se rencontre, il est donné à des piscines taillées dans le roc ou creusées dans le sol et maçonnées, soit à l'intérieur d'un édifice, soit à ciel découvert. Il y en avait dans les bains des Grecs [BALNEAE, p. 650] et peut-être dès un temps fort reculé. La tradition qui attribuait à Dédale une ancienne colymbethra près de Mégaris, en Sicile, est un indice d'ancienneté2.Alexandre souffrant d'une fièvre intense, après avoir passé plusieurs jours couché dans une salle de bains, fut placé près d'une grande colymbethra, où l'on pensait qu'il trouverait plus de fralcheur3. Quelquefois ces bassins étaient situés près d'un cours d'eau alimenté d'eau vive (voy. la fig. 747, p. 660). Pausanias vit près des Thermopyles une grande colymbethra en plein air, dont l'eau lui parut bleue comme celle de la mer'. L'empereur Héliogabale en fit établir sur les bords de la Méditerranée et ailleurs, qui étaient remplies d'eau de mer (aquae marinae colymbos) et où il y avait môme des poissons 6. Mécène passait pour avoir eu le premier à Rome une de cesvastes piscines pour l'eau chaude 6; mais ensuite on en vit de pareilles dans beaucoup de bains [TUEnMAE, BALNEAE], même chez les particuliers; et d'autres aussi où coulait une eau fraîche et vive, ombragées par des arbres, pour les bains d'été ((hermas aestieales)'. Le mot colymbus prit dans les bas temps une large extension : on le trouve employé avec la signification de lavoir et, plus généralement, pour désigner tout endroit où l'eau coule 8. On rencontre aussi le nom xoau s sjOpa appliqué à des réservoirs à vin. Le riche Gellias, à Agrigente 9, avait une cave creusée dans le roc, où se trouvaient trois cents niOot, taillés eux-mêmes dans la pierre et dont chacun pouvait recevoir cent amphores. Une xo),up.dojepa dont les parois étaient couvertes d'un enduit (xaxovtaf5lvrlv), de la contenance de mille amphores, versait le vin dans les