CONCUSSIO, Ce mot, qui dérive de concutere, désignait, en droit romain, un crime spécial consistant, de la part d'un particulier ou d'un fonctionnaire public, à extorquer à quelqu'un, par la terreur, des valeurs quelconques, en l'effrayant au moyen de manoeuvres illicites, tendant à lui faire croire à l'existence chez l'agent d'un droit ou pouvoir imaginaire, ou en abusant d'un pouvoir réel. Ce crime, autrefois confondu soit avec le crimetl repetundarum [REPETUNDAE], soit avec le FALSUM, ou la vis PUBLICS, et qui pouvait donner lieu à l'action civile de violence, quod metus causa devint sous l'empire un crime spécial et parfaitement distinct des précédents; de plus, des sénatusconsultes admirent une action publique, judieium publicum. Il supposait toujours le dol du délinquant, la menace d'un péril futur, imminent, sans exiger de violence matérielle ; enfin, il impliquait l'usage d'un droit qui n'existait qu'en apparence du reste2. Les Romains ne nous ayant pas donné de définition précise de ce crime, qui était puni extra ordinem, c'est-à-dire arbitrairement par les magistrats impériaux, les jurisconsultes modernes ne s'accordent guère sur la détermination précise de la notion de concussio ; il est donc sage de s'en tenir aux exemples suivants que fournissent les textes. Il y avait concussion de la part de celui qui extorquait des valeurs, 1° en simulant un ordre du gouverneur de la province 2 ; 2° en prenant les insignes d'un emploi civil ou militaire 4; dans ce dernier cas, il était d'usage de prononcer la peine de mort contre les Iaumiliores, et, contre des coupables Ilonestiores, la déportation dans une île ; 3° en menaçant quelqu'un d'une accusation criminelle, ce qui donnait lieu aussi à l'application de la loi Cornelia de falsis 5, ou des peines de la calomnie 6 La restitution des deniers extorqués était indépendante de l'action pénale 7. G. IIuMBEBT.