Entrées proches
CORALLIUM ou CURALIUM. Les auteurs donnent de ce mot des orthographes diverses, en grec et en latin. On trouve xopaiMitov 1 et xop«Atov a, xoup«)tov 3 et xt»poaiov 4. La forme latine la plus fréquente est curalium , on trouve moins souvent corallium 0, coralium 7 et eorallum L'origine du mot a donné lieu à des explications plus ou moins sérieuses comme le sont d'ordinaire les étymologies antiques. La légende racontait que Persée ayant déposé la tète sanglante de Méduse sur des branchages, ceux-ci se pétrifièrent instantanément en gardant la couleur rouge du sang : ainsi naquit la plante nouvelle et merveilleuse du corail 9. Eustathe s'appuie sur cette fable pour faire dériver xop«Aatov du mot xo'prl, personnifiant la vierge monstrueuse f0. Pline, de son côté, observe qu'on détache le corail du fond de la mer en le coupant à l'aide d'un fer tranchant et il. suppose que le mot vient de cette sorte de tonte (xoup«) 11. Enfin Chæroboscos y voit un composé de xipsi et de aatov parce que c'est un produit maritime et qu'on l'employait à fabriquer des ornements pour les jeunes filles 12.
Ce qui est certain, c'est que les anciens ont connu le corail et l'ont appliqué à peu près aux mêmes usages que les modernes. Il en est déjà question dans un poème attribué à Orphée, qui le considère comme une plante merveilleuse et comme un bienfait donné aux hommes par les Dieux 13. On croit que Pindare y fait allusion dans une Néméenne en parlant de « la fleur de la rosée marine i4 » ; mais l'épithète qu'il ajoute (AEiptov) nous semblerait plutôt s'appliquer à une plante blanche ; le scholiaste y voit une allusion soit au corail soit au byssus S5. Nous ne pensons pas que le corail ait été très répandu dans l'antiquité grecque avant le siècle d'Alexandre, car ce sont les Indiens surtout qui en ont fait connaître la valeur 16 et c'est seulement à cette époque que l'Inde devint un marché important pour l'Occident.
le sens est resté douteux 35. E. POTTIER.