Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article CORNICULARIUS

CORNICULAIUUS. Le cornicularius doit evidemment son nom à la décoration militaire appelée cm-mou-Larui. Mais il ne semble pas que cette décoration ait toujuurs donné droit à un véritable grade dans l'armée. Tite-Li' raconte qu'après la victoire d'Aquilonie (293 av. T., C.; de R.) le consul Papirius Cursor décerna des es bracelets d'argent à tous les cavaliers pour leur action décisive dans le combat'; il n'est pas vraisemblable que cette récompense ait dans ce cas fait passer tous les soldats en masse au grade de sous-officier. Nous ne savons pas à quel moment la transformatien s'est opérée ni comment les cornicularii ont pris rang dans l` hiérarchie régulière de l'armée romaine. II est probable quils ont eu d'abord le rôle de soldats de première classe, sur lesquels le centurion et le tribun comptaient particulièrement pour les besognes difficiles et pour entraîner les autres soldats. Peu à peu, on a, dû régulariser la condition de ces sortes d'ad titores et en former de véritables cadres qui fournissaient les sousofficiers, placés immédiatement au-dessous du centurion dans le manipule [EXneCnTUSj. Ce rôle d'adjudant est resté le caractère distinctif de ce grade dans l'organisation définitive de l'armée romaine après Marius. C'est ce qui amena une différence réelle de titre et d'autorité entre les personnages qui portaient le même nom de ceiriti olarui ; car on voit par les inscriptions titre est e'enéralemm e s t suivi d'un autre mot qui ir e si le s' rneicularius sons Ies ordres d'un légat, n ' ibun s différentes fonctions un une t' ,.' de hiérarchie. En tète tel ; rgetï qui sont en même des legati qui ne sont pas person :ansul Viennent ensuite les cornicularii qui st rit tttacl'és à ' ,s praefecti, enfin ceux qui relèvent d'un triolin, lie csar sus nommant de plusieurs d'entre eux montre bien l'importance de cette distinction; car, si le cornicu/arius d'un légat passe très facilement au grade de centurion, ce cas est déjà plus rare pour le cornierclar°ius placé sous les ordres d'un préfet, et, s'il dépend seulement d'un tribun, il ne peut aspirer d'abord qu'au grade d'evocatrls ". Une assez grande incertitude règne sur le nombre des coraieularii placés dans la légion ou dans la cohorte. D'après certaines inscriptions, on pourrait croire qu'il n'y en avait qu'un par légion ; mais dans d'autres on en trouve un plus grand nombre, parfois même jusqu'à dix Quant à ceux qui relèvent d'un préfet ou d'un tribun, on pense qu'il n'y en avait qu'un pour servir d'adjudant à chacun de ces officiers n, Auprès de son chef militaire, le cornieularius remplit surtout les fonctions de greffier ou de scribe ; c'est une espèce de sergent fourrier, A l'armée, il s'occupe surtout des poursuites judiciaires et enregistre les jugements que nécessite la discipline militaire a C'est ce qui explique que sous l'Empire on le trouve également adjoint à des fonctionnaires d'ordre purement civil, comme le prie fectus annonce 8. Cassiodore nous le montre assis à l'angle du tribunal du préfet du prétoire Dans ce cas, les cornicularii paraissent être de simples commis aux écritures, malgré Ieur titre militaire ; on sait que sous l'Empire la hiérarchie et les titres des fonctionnaires civils ont été calqués sur l'organisation de l'armée 40, Ces greffiers forment alors un bureau spécial, officiant cornieulariorum "; ils ont eux-mêmes pour les assister des adjutores, quaesitores ou scribae ". On trouve même l'expression de subcornicularius, sans savoir très exactement à quelles fonctions elle s'applique 93, Comme greffiers militaires, le, cornicularii paraissent être d'un rang un peu supérieur aux commentarienses, qu'ils précèdent immédiatement dans l'inscription de Lambèse, où les titres sont sans doute énumérés dans l'ordre hiérarchique i4 [COManuiTAnlEs,sis,