Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

PASTOPHORUS

PASTOPHORUS (Haa'iopdpoç)• Pastophore, prêtre du culte égyptien, qui dans les cérémonies portait une petite chapelle (7Caardç), contenant l'image d'un de ses dieux 1. Le mot axardç signifiait primitivement courtine, rideau de lit, alcôve, et par suite lit nuptial'. Dans le culte phrygien de la Grande Mère des dieux, adopté par les Grecs et les Romains [CYBELE], certaines cérémonies s'accomplissaient autour d'une alcôve, où l'on représentait probablement l'union de la déesse avec Attis ; cette partie du sanctuaire s'appelait encore vu c' év et Oa),âc.rl (cubiculum) 3. Lorsqu'un des fidèles subissait les épreuves de l'initiation, il devait passer par l'alcôve sacrée ; on simulait ainsi sous une forme symbolique son union intime et définitive avec la divinité; d'où cette formule qu'il récitait avant de quitter le temple : « Je me suis glissé sous Ja. courtine'. » Le même rite semble avoir eu place dans les mystères d'Éleusis [ELEUSINIA, p. 571], où il a été probablement introduit avec sa double signification sous l'influence de l'orphisme'. Une épigramme de basse époque attribue à Vénus l'épithète de « pastophore » 6, la déesse des amours favorisant le mariage et veillant sur le lit nuptial. PAS -340 a--PAT Le tabernacle que portaient les pastophores égyptiens dans les processions rappelait sans doute par sa forme la couche sacrée des mystères helléniques, Après la fondation d'Alexandrie, lorsque les Grecs, puis les Romains, eurent élevé partout des autels à Isis, à Sérapis et aux autres divinités de l'Égypte [ANUBIS, HARPOCRATES, Isis, osmis, sisamuS1, il y eut des pastophores dans les confréries de leurs adorateurs; ils y formaient un ordre distinct, qui venait dans la hiérarchie immédiatement au-dessous du grand-prêtre, des décurions et de leurs présidents quinquennaux. Pour être admis au nombre des pastophores, il fallait avoir passé par tous les degrés de (initiation [MYSTERIAi et avoir été expressément appelé à cette dignité par un des dieux de la confrérie, autrement dit par son chef, le grand-prêtre. A dater de ce jour l'élu, même s'il avait une profession dans la vie civile, devait se faire raser entièrement la tête, suivant l'usage du sacerdoce égyptien. A Rome, l'ordre des pastophores remontait au temps de Sylla' ; les inscriptions nous font connaître des personnages qui ont exercé ce ministère dans diverses villes de l'Italie et de la Gaule 2. Il y a parmi