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ADMISSIO. Réception, audience, entrée à la cour des empereurs ou chez les grands de Rome. Ceux-ci avaient aussi leur cour composée, au temps de la République, de clients, de familiers et, quand ils jouaient un rôle dans l'État, d'adhérents politiques [aMmus, CLIENS] ; plus tard, quand il n'y eut plus de partis en lutte et que la clientèle eut entièrement changé de caractère, elle comprit tous ceux qui, en se mettant à leur suite, espéraient profiter de leur richesse ou s'assurer leur protection. Ce fut sans doute la nécessité de conférer séparément avec leurs principaux partisans qui fit prendre d'abord à quelques-uns l'habitude de classer les personnes qui avaient accès auprès d'eux. Sénèque nomme ' C. Sempronius Gracchus et Livius Drusus comme les premiers qui en donnèrent l'exemple : ils recevaient les uns en audience privée, les autres en petit cercle, tout le reste en masse. L'habitude devint générale, et dès lors on fit preuve au contraire de libéralité et de simplicité dans les moeurs quand on ouvrit sa porte, en s'abstenant de semblables distinctions 2. Ces distinctions furent à la fin affaire de forme et d'étiquette. Les grands personnages eurent des amis du premier ou du second degré (amici primi, cohors primae, secundae admissionis 3). Aux premiers était réservé le privilége de passer hors rang et sans attendre, d'être reçus à part', tandis que la foule des visiteurs (turba, coetus salutantium b) se pressait' devant la maison et clans le vestibulum avant de pénétrer dans l'atrium [DoMus], supportant l'insolence du portier et des valets dont il fallait quelquefois acheter les bonnes gràces
se disputant une place plus rapprochée du maître et comp
tant les barrières qui les en séparaient encore, heureux quand celui-ci ne trompait pas à la fin leur impatience en ne se montrant pas 8 [sALUTATto].
Les empereurs ne firent que suivre d'abord la coutume des grandes maisons de Rome, en ayant leurs réceptions quotidiennes, leurs levers où ne manquaient pas de se rendre les sénateurs, les principaux fonctionnaires et tous ceux que leur rang ou la faveur du maître classaient parmi les amici e. A certains jours les portes du palais s'ouvraient toutes grandes et le peuple y était admis " (publica, promiscua salutatio). Le personnel dont l'empereur était entouré aux heures de réception fut aussi dans les commencements à peu près le même que chez les riches particuliers. Ceux-ci avaient, dès le temps de la République, outre le portier [JANITOS] qui défendait l'entrée de la maison contre le flot trop pressant des visiteurs 11, des esclaves et des affranchis en grand nombre faisant office de valets de chambre [CUBtcULAiucS] 12, qui les appelaient et les introduisaient à leur tour, d'autres, les NOMENCLATORES, chargés de les reconnaître et de rafraîchir la mémoire du maître à mesure qu'ils se présentaient 13. De même, à la cour, il y eut de bonne heure des esclaves et des affranchis, faisant fonction d'introducteurs auprès de la personne de l'empereur. Ils formaient un office spécial dans la domesticité du palais (officium admissionis 1L). Ceux qui exerçaient ces fonctions sont appelés Auguste liberti ou servi ab odmissione 1', ou ab of flciis et admissions 1e, et plus tard admissionales 17. Les velarii quelquefois mentionnés te étaient les huissiers particulièrement chargés d'écarter devant les visiteurs le rideau qui fermait la salle où se tenait l'empereur; et le nornenclator ab admissionei8 était, auprès du prince comme auprès des particuliers, celui qui nommait les personnes aussitôt qu'elles se présentaient. Ces fonctions, très-subalternes à l'origine, grandirent à mesure que la majesté impériale s'enveloppa davantage et s'abrita derrière un plus grand nombre de serviteurs. On remarqua et on loua les empereurs qui osèrent se débarrasser de ce luxe de précautions, comme Trajan 20, comme plus tard Alexandre Sévère E1, qui recevait, dit son historien, comme un simple sénateur, n'ayant auprès de lui que les huissiers de service et tous les rideaux tirés. Il essayait de revenir à la simplicité antique, quand depuis longtemps le cérémonial fastueux de la cour semblait réglé sur le modèle des anciennes monarchies orientales. Tous les offices de la maison impériale furent définitivement organisés au Bas-Empire et soumis à une minutieuse étiquette. L'o f'fecium admissionis avait pour chef un maître des cérémonies appelé magister admissionum, placé lui-même sous l'autorité du maître des offices [MAGISTER OFFICIORUM] 22. La charge d'introduire les personnages d'importance n'était pas confiée indistinctement aux différents officiers. Au magister admissionum il appartenait de présenter les plus considérables E3. Un pro.ximus adinissionum ou ab admissions 24 est nommé dans
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d'autres circonstances4°. Enfin les admissionales ne doivent pas être confondus sans doute avec le reste du personnel de l'office. Ainsi, d'après un écrivain du temps de Justinien Pe, il avait été réglé que les fonctionnaires ayant le rang d'ILLUSTRES seraient introduits par un admissionalis. Et on voit par un autre passage du même auteur S7, qu'un admissionalis, avant d'être revêtu de ce titre, avait été premier décurion 48. Les titres de praepositus velariorum " et supra velarios 30, que l'on rencontre dans les inscriptions, indiquent aussi une hiérarchie parmi ces employés inférieurs. E. SAGLIO.