Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article CONTUS

CONTUS (Kovtds). Longue perche garnie de fer à son extrémité, dont les marins se servaient pour sonder ta profondeur de l'eau et pour diriger leur bateau dans les cas où la rame était insuffisante ou inutile C'est dans ce sens qu'on rencontre ce mot xovtds chez Homère 2. Euripide place un croc de cette espèce dans la main de Charon, le nocher des enfers °. Les représentations figurées de ce dieu, notamment celles qui se voient sur les lécythes athéniens 4, ne permettent guère bien souvent de distinguer nettement la nature de l'instrument sur lequel il s'appuie : il faut pourtant y reconnaître un xovtds plutôt qu'une rame 3. Le cantus fut employé chez les Romains aux mêmes usages 6 ; on comprend aisément que la pointe dont il était armé à son extrémité pouvait en faire, au besoin, une arme dangereuse 7. On trouve aussi désignée sous ce nom une sorte de longue lance, semblable à la salisse macédonienne quoique plus courte 8, dont il est fait souvent mention chez les auteurs 9. Elle était usitée dans l'armée romaine et formait, pour les cavaliers, une partie essentielle de l'armement, du moins au temps de Vespasien, suivant l'historien Josèphe 10, dont le témoignage est confirmé par celui de Végète''. Tacite donne ce nom aux lances que portaient les cavaliers sarmates 13 Les hommes armés du confus se nommaient contarii, terme qui se rencontre dans la vie des deux Maximins par Capitolin 13 et sur les inscriptions où on le trouve appliqué aux soldats d'une aile de cavalerie, créée sans doute par Trajan et composée de citoyens romains'''. Un cavalier de cette aile est représenté (fig. 1923), le cantus en main, sur un petit-bas relief funéraire trouvé à Tipasa CON 1496 -CON qui est aujourd'hui au musée d'Alger 15. R. CAGNAS.