Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article BRABEUTES

cxe),o), Les braies ou pantalons ont été, presque jusqu'à la fin des temps anciens, considérés par les Grecs et les Romains comme un vêtement caractéristique des Barbares '. Tandis que tous les peuples qu'ils qualifiaient ainsi (au moins en Europe et en Asie) se défendaient contre les intempéries de climats très-inégaux, en s'enveloppant les jambes et les cuisses de pantalons tantôt larges et flottants, et comparables à des sacs, que les Grecs appelaient pour ce motif Oû).uxot e, tantôt étroitement ajustés, aucune pièce du costume ne leur paraissait à eux-mêmes plus étrangère et n'était plus en dehors de leurs habitudes. Elle est très-fréquemment représentée dans les oeuvres d'art, où elle sert toujours à faire reconnaître des personnages ou des divinités barbares [RARRARIj 3. Cependant il vint un temps où des Romains qui habitaient: ou faisaient la guerre dans les pays des Barbares, peut observer sur d'autres monu ments, la cuirasse ou la cotte couvrant les hanches ne permet pas de saisir ce détail. On n'avait pas attendu jusqu'au ne siècle pour adopter ce vêtement. Les militaires au moins en eurent beaucoup plus tôt ; mais seulement dans les provinces où il était en usage et où le besoin s'en faisait le plus sentir; en quittant ces contrées ils abandonnaient aussi le costume étranger. Ciecina, au milieu du i" siècle, portait les braies et la saie gauloises ; mais il excita les murmures quand il parut en Italie ainsi vêtu a. Même les bandages [FASCIAE] dont on s'entourait quelquefois les jambes, pour les protéger contre le froid et l'humidité, pendant longtemps ne furent de mise que pour les personnes malades ou de complexion délicate'. C'est à ces fasciae que s'appliquent proprement, suivant qu'elles couvraient les jambes ou seulement les cuisses, les noms de tibialia ou feminalia, mais on finit par se servir de ces noms pour les bracae, quand l'usage de celles-ci fut devenu commun 8. Il n'est pas surprenant qu'une mode différente ait prévalu sous les empereurs des dynasties d'origine barbare. L'historien d'Alexandre Sévère dit que ce prince avait toujours des fasciae et que ses bracae étaient blanches, et non de pourpre, comme celles de ses prédécesseurs Les braccarii étaient nombreux alors, et leur nom finit par désigner d'une manière générale des tailleurs qui confectionnaient, outre les bracae, toutes espèces de vêtements 10. L'opinion ne paraît pas avoir cessé cependant d'être contraire à cette altération de l'antique costume romain, au moins à Rome et quand on se montrait en public : une loi d'Honorius, de l'an 397, défend encore de porter des bracae dans l'intérieur de la ville 't. Les bas-reliefs de l'arc de triomphe de Constantin, à Rome, qui datent de la construction et n'ont pas été, RRA -747 -BRA comme ceux qui décorent quelques parties, détachés d'autres monuments du règne de Trajan, pour être mis à cette place, montrent (fig. 874) des soldats vêtus de pantalons qui descendent jusqu'à la cheville, tout à fait semblables à ceux des Barbares captifs qu'ils accompagnent u. E.SAGLIO, BRACCARIUS, tailleur [BRACCAE].